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Bagua Zhang
Le pas glissé, Tang Ni Bu — « le pas dans la boue » — exprime cette idée d’enracinement souple, de contact permanent avec la terre.
Le corps s’y enroule, se déroule, respire.
La force ne s’y cherche pas dans la tension, mais dans la continuité de la spirale.
Historiquement, l’art est attribué à Dong Hai Chuan, qui vécut au XIXᵉ siècle. On raconte qu’il aurait rencontré, dans les montagnes du Emei, des moines taoïstes de l’école du Dragon (Long Men Pai), qui pratiquaient la marche en cercle comme méditation. C’est de cette rencontre entre la contemplation et la pratique martiale qu’est né le Ba Gua Zhang — un art d’équilibre et de transformation.

Le Ba Gua Zhang, littéralement « la paume des huit trigrammes », appartient à la grande famille des arts internes chinois.
C’est un art du cercle, du souffle et du changement — un art où le corps apprend à tourner autour de son propre axe, comme le Yin et le Yang qui se poursuivent sans jamais se séparer.
Ses fondements reposent sur la marche circulaire, la rotation, l’alternance du plein et du vide.
Le pratiquant s’y exerce à rester centré tout en bougeant, à trouver la stabilité dans le mouvement et la souplesse dans l’effort.
Dans notre école, le Ba Gua Zhang n’est pas encore enseigné comme une discipline à part entière (un jour peut-être !), mais comme une étude parallèle, une porte latérale vers la compréhension du Tai Ji Quan.
Son mouvement circulaire, son approche du centre et de la rotation, éclairent directement les principes internes du Tai Ji (enracinement, relâchement, coordination du souffle et du geste) et nous renvoient une image de ce qu'était le Tai Ji Quan avant la massification et la transformation de son enseignement. En étudiant ponctuellement le Ba Gua, nous comprenons mieux la force spirale du mouvement et nous revisitons le Tai Ji Quan sous un angle nouveau, plus fluide, plus vivant. Ainsi, l’étude du Ba Gua Zhang, même ponctuelle, agit comme un retour aux sources.
L’apport de Chen Pan Ling demeure ici essentiel. Homme de synthèse, il sut relier le Tai Ji Quan, le Xing Yi Quan et le Ba Gua Zhang dans une vision unifiée qui se reflète dans la forme des 99 postures du Tai ji Quan.
Son approche du cercle nous invite à comprendre que le mouvement du Tai Ji ne vient pas seulement de la ligne, mais de la spirale : chaque geste y naît d’un centre qui tourne, chaque posture s’ouvre et se referme comme une respiration.